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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/305

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Marquis a écrit et lui a dit : je suis malade, voilà une recette pour des pillules qui sont bonnes pour mon état, il faut aller à Francfort m’en chercher. Bertrand est parti, et est arrivé en toute diligence. Il s’est rendu aussitôt chez l’apothicaire, qui voyant la note, lui a dit en Allemand nichts avec humeur. Bertrand a insisté, et le maître a appelé un garçon qui sait un peu le Français et qui lui a dit : qui est-ce qui vous a donné une pareille commission ? — C’est mon maître. — Eh bien ! Monsieur, on ne donne de l’opium que sur une ordonnance de médecin, et il y a là de quoi empoisonner trois personnes. Bertrand a remercié l’apothicaire de son avis, et est accouru chez moi tout effaré. Je connais le Marquis, Mademoiselle, et je sais qu’aucun événement qui intéresse sa fortune ne pourrait le