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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/308

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De tout mon cœur, a-t-il ajouté, je suis fait pour les surprises ; mais Bertrand n’est pas ici, je vais parler à monsieur Schmitt. Bertrand a paru au même instant, il a couru à lui et lui a parlé bas. Quand nous sommes entrés dans sa chambre, il a couvert ses papiers, sous prétexte de les ranger ; il a laissé le livre et je l’ai pris sans affectation en lui disant : on prétend que ce monologue est bien plus beau dans l’original, cependant il faut convenir que voilà de bien beaux vers. Il a répété aussitôt, avec une sorte d’emphase, et à plusieurs reprises.

Que suis-je, qui m’arrête et qu’est-ce que la mort ?


Fi donc ! lui ai-je dit, mon cher cousin, il semble que votre esprit se plaît dans ces tristes idées. Tristes ou non, a-t-il répondu, elles sont justes. Je n’ai pas cru devoir disserter long-temps sur