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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/326

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luxe, aux superfluités, aux recherches de tout genre, ses besoins étaient sans nombre, et une foule de petites commodités étaient pour elle d’une indispensable nécessité. Il lui fallait, même en voyage, des rideaux de taffetas verd à ses fenêtres pour ménager ses yeux, et des matelats bien rembourrés pour empêcher le bruit. Tout cela paraissait ridicule, mais l’habitude en avait fait des besoins réels, et deux pages ne suffiraient pas à détailler les incroyables délicatesses d’une femme faible et gâtée par une excessive opulence. Eh bien ! cette femme s’est tuée, elle s’était enfuie de France déguisée, et la peur lui avait donné assez de force pour voyager plusieurs jours seule, à travers champs. Retirée à Hanau, petite ville peu éloignée de Francfort, elle a consommé peu à peu quelques fonds qu’elle avait su se