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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/33

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Bertrand. J’ai lié conversation avec lui, et il m’a dit qu’il avait servi sous le grand Frédéric. C’était un homme, celui-là, m’a-t-il dit, et il levait les yeux au ciel d’admiration. Tel que vous me voyez, Monsieur, il m’a parlé plus de dix fois, et je ne l’oublierai jamais. Une nuit qu’il faisait bien froid, j’étais à me chausser, aussi près de lui que je suis là de Monsieur. Je lui dis comme ça, eh bien ! père Fritz, vous nous donnerez de bons quartiers d’hiver. Il me frappa sur l’épaule, le grand Frédéric, oui monsieur, il me frappa sur l’épaule, et il me dit, il faut encore frotter ces gens-là, et vous serez content, mon ami, ainsi que tous ces braves gens. Il n’aimait pas l’odeur de la pipe, eh bien ! il n’en faisait pas semblant quand il était au milieu de nous. Je demandai