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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/341

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fallu, pour ne pas lui déplaire, témoigner une satisfaction que j’étais bien éloignée de ressentir. La Duchesse était auprès de moi, et le coup d’œil le plus intelligent de sa part m’a fait voir qu’elle sentait l’embarras de ma position ; mon oncle n’a pas tardé un instant à le redoubler en m’amenant le Marquis pour ouvrir le bal avec moi, nous avons commencé par un menuet ; ce n’est pas une danse grave que je redoutais, ainsi j’ai été pendant tout le temps qu’elle a duré fort à mon aise. Le Marquis au reste danse très-bien ; mon oncle était ravi et de lui et de moi, il faisait remarquer à tout le monde sa bonne grâce et la mienne, et semblait prendre à tâche d’interpeller mon mari pour faire louer le Marquis par lui. Les Allemandes sont venues ; c’est la danse favorite de mon oncle, et je n’ai pas