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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/343

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frissonnement de terreur, mêlé cependant de quelque douceur. Je lui dois la justice de dire qu’il a été de la plus parfaite et délicate discrétion ; les mains qu’il pouvait appuyer naturellement, il semblait les faire glisser dans la crainte de me déplaire ; il semblait s’efforcer de ne donner à ses regards que la nuance et le genre de plaisir que procure la danse : cependant trois ou quatre fois, ils me parurent remplis de la plus douce ivresse. La Duchesse ne me perdait pas de vue, et me dit à deux ou trois reprises, vous devez trouver que mon cousin danse bien, et il était facile de deviner le véritable sens de cette louange. Le bal a fini, je ne vous dirai pas à ma grande satisfaction ; car le Marquis ayant éloigné de moi toute idée de crainte, je me livrais au plaisir de la danse avec toute la vivacité que