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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/65

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il n’est point d’ambassadeur qui puisse vous être comparé. Vous avez bien raison de ne pas me gronder, d’abord par générosité, ensuite parce que vous ne me diriez rien qui ne se soit présenté à mon imagination sous la plus noire couleur. Vous aimez la Comtesse ; mais je crois, et ce n’est point hélas ! pour me vanter, que je l’aime cent fois plus que vous ; j’ai donc été cent fois plus inquiet. Elle m’impute avec raison l’embarras où elle s’est trouvée, et réalise les dangers qu’elle a courus pour m’en rendre coupable. Je ne fais comment j’oserai reparaître à ses yeux ; encore si je pouvais lui demander pardon à genoux, mon repentir lui donnerait lieu, je crois, d’exercer cette sublime indulgence qui la caractérise. Instruite de mes sentimens, ne doit-elle pas me