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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/95

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m’a tendu sa main brûlante de l’ardeur de la fièvre, et m’a dit : je suis touché de vos sentimens. Vous pouvez, lui ai-je dit, Monsieur, m’en récompenser puisque vous daignez y mettre quelque prix. — Eh comment, Monsieur ? — En acceptant quelques faibles secours que la fortune me met à portée de vous offrir. Il s’en est toujours défendu, et à la fin, vaincu par mes instances, il m’a dit : je m’abandonne à vous, mais songez auparavant s’il n’est pas des infortunés plus intéressans à secourir ; je sens que je n’ai que quelques jours à vivre, et ceux qui peuvent fournir une longue carrière, être utiles à leur patrie, sont à préférer. — Il n’en est pas, Monsieur, de plus digne d’intérêt, daignez m’en laisser le juge. Je lui ai fait promettre de se laisser transporter dans une maison