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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/96

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plus commode, et il y a consenti. Je me suis ensuite approché de la jeune demoiselle, que les sanglots suffoquaient pendant les discours de son père. Votre sort va changer, lui ai-je dit, Mademoiselle, tâchez de vous calmer, et livrez-vous encore à l’espoir. — Ah ! Monsieur, c’est pour mon papa que je pleure, vous en aurez donc soin, Monsieur ? ah je le crois, vous paraissez si bon. Cette jeune personne, au reste, est de la figure la plus noble et la plus intéressante. Pauvre, malheureuse !… dans son triste état cette beauté peut être un malheur de plus ! Je me suis empressé de les quitter afin de profiter du reste de la journée pour leur chercher un logement ; j’ai été assez heureux pour en trouver un convenable, dès le soir le bon vieillard et sa fille ont été décemment logés ; j’ai