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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/100

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arrivée enfin au moment fatal qui a causé ma ruine. Je m’étais levée un jour très-tard, n’ayant pas pu dormir de la nuit, et j’arrivai pour dîner sans avoir fait la moindre toilette ; on me fit des plaisanteries mêlées de complimens sur mon extrême négligé, et même un vieux militaire se permit quelques réflexions peu mesurées, sur les avantages qu’il trouvait à un aussi léger vêtement que le mien. Je n’eus pas l’air de les entendre et quelque temps après le dîner le sommeil m’ayant gagnée, je demandai permission à la compagnie de me retirer. Il y avait dans le cabinet où je dessinais une ottomane sur laquelle je me jetai en entrant, ne pouvant plus résister à une extrême envie de dormir. Deux heures environ s’écoulèrent depuis cet instant jusqu’à celui du plus affreux réveil : je vis en