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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/102

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Rentrez dit mon mari, dans votre appartement que vous n’habiterez pas long-temps. Je fis effort pour m’y rendre, car mes genoux tremblaient et semblaient se dérober sous moi ; en y entrant je tombai évanouie, et trouvai auprès de moi en rouvrant les yeux, une ancienne femme de chambre qui m’avait secourue dans mon évanouissement ; elle fondait en larmes, et me serrait tendrement les mains : ah ! ma bonne maîtresse, me disait-elle, ce qu’on dit n’est pas possible, je vous connais trop pour le croire. Il est donc quelqu’un ici, lui dis-je, qui prend intérêt à moi ? mais expliquez-moi tout ce que je vois, tout ce que j’entends depuis mon réveil. Alors elle me parla ainsi : je suis bien sûre que vous êtes innocente Madame ; mais grand Dieu que vous êtes malheureuse ! Il faut