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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/126

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cherchai à lui donner le change, et je m’exprimai sur plusieurs objets d’une manière contraire à mes principes. Je parlai avec légèreté de la galanterie ; je fis des plaisanteries sur le sentiment ; il m’écoutait toujours avec une égale attention ; mais semblait me dire vous ne lui ressemblez plus. Il me demanda plusieurs fois instamment de me démasquer ; je le refusai, et je me contentai de lui dire que j’irais trois jours après chez la Duchesse de **** qui recevait des masques ; il fut exact à s’y rendre, et comme c’était la dernière occasion de nous retrouver ensemble, il me dit : faut-il donc que ce jour soit le terme de mon bonheur, et ne m’est-il pas permis d’aspirer à vous faire ma cour chez vous. Il vous paraîtrait, lui dis-je, un peu leste à moi de recevoir un jeune homme qui n’est qu’une