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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/127

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connaissance de bal, et dont j’ignore le nom et la conduite. J’en conviens, reprit-il, et il me demanda alors de daigner lui dire les maisons où j’allais, en m’assurant qu’il trouverait moyen de s’y faire admettre, qu’il ne pouvait renoncer au plaisir de me voir, dont il s’était fait pendant dix ou douze jours une douce habitude ; que la familiarité du bal avait donné à notre connaissance une sorte d’intimité, qui n’avait pas lieu souvent après trois mois d’assiduité. Je dis au Chevalier qu’étant arrivée depuis peu, je ne connaissais encore que mon banquier. Dès qu’il sut son nom qui était très-connu, il parut au comble de sa joie. Dans deux jours, me dit-il, j’aurai trouvé moyen de me faire prier à dîner chez lui, et rien ne me sera plus facile que d’y revenir aussi souvent que je le voudrai. Trois jours