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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/134

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m’aimait, et c’est pour la justifier que cet aveu m’échappe ; ses regards, sa contrainte, le plaisir qu’elle prenait à m’écouter, l’intérêt qu’elle montrait pour tout ce qui me touchait, m’en sont de sûrs garans, et malgré ces sentimens, dont je ne puis douter, la plus sévère vertu opposait une digue insurmontable à leur explosion. Puis-je croire après cela, Madame, après les autres aventures que cette femme estimable, réservée, superstitieuse dans sa vertu se soit abandonnée… ! je n’acheverai pas, je ne lui ferai pas le tort de la justifier… Je ne fus plus la maîtresse de me contenir et me jetant au col du Chevalier : elle vit encore, lui dis-je, cette ancienne amie que vous défendez avec tant de force, cette amie que vous croyez aimer dans une autre. Il s’écrie ; il