Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne sait s’il rêve ; si tout ce qu’il voit est une illusion ; il m’embrasse mille et mille fois, et tombant sur un canapé hors de lui, il me demande de m’expliquer. Il me regarde à plusieurs reprises, et la passion qui a donné un nouvel éclat à mes yeux, qui anime tous mes gestes, semble me rendre mes premières formes, ou du moins les faire paraître plus sensiblement. Ah ! c’est elle, reprit-il mille fois, elle sort de la tombe et sans doute pour me rendre heureux. Non, rien ne pourra plus nous séparer. Je lui racontai tout ce qui m’était arrivé, dont vous venez d’entendre le récit, et il resta long-temps dans une espèce d’extase à force de surprise, et de plaisir.

Vous pensez bien qu’étant libres tous deux, nous ne tardâmes pas à nous unir ; mais hélas ! la destinée