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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/175

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croyez-vous qu’il ne sente pas le besoin d’un tendre attachement ? J’ai été pendant quinze années uniquement occupée de mon mari qui est plus sensible qu’il ne le paraît, et ce sentiment répandait sur ma vie un charme inexprimable ; il embellissait mon habitation telle qu’elle fût ; j’étais sûre de me trouver heureuse en rentrant chez moi. Monsieur de Loewenstein avait les mêmes goûts que moi ; il aimait la danse, les spectacles, c’était toujours ensemble que nous goûtions ces plaisirs. Pour moi, je crois Mademoiselle, que la vie pour être heureuse doit être, suivant les âges, remplie des sentimens dont la nature a déposé le germe dans nos cœurs. L’amitié dans le mien a succédé à une affection plus vive, et tout ce que mon cœur pouvait éprouver de passionné, l’amour maternel l’a