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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/192

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son ami le Président. Prenez donc patience, ma chère Victorine ; personne ne sent mieux que moi la délicatesse des circonstances où vous êtes ; la crainte d’être compromise par des empressemens indiscrets, l’embarras de nuancer ses expressions, de mettre dans ses regards, dans ses manières une mesure qui écarte la jalousie, ne donne point de prise à la malignité ; je sens que tout cela n’est pas sans difficulté, envers un homme aimable, qui a des droits à votre reconnaissance, et que l’amitié de toute votre famille pour lui, vous invite à aimer et à voir sans cesse ; mais aussi quelle femme plus éclairée que vous, plus habituée à la réserve, plus faite enfin pour triompher d’elle-même et en imposer aux autres ! Je lis dans votre cœur, ma chère amie, j’y lis… quoi ? tout ce qu’il renferme…