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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/206

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Vous aviez bien peu de temps à attendre pour être délivrée de moi ; dans quinze jours, un mois au plus, je vous quittais pour me rendre à l’armée ; je vous aurais quittée pour un devoir sacré, et non forcé par la plus étrange rigueur ; loin d’avoir eu aucun reproche à vous faire, je serais parti dans la douce illusion d’être regretté de vous ; j’aurais été jusqu’à croire que vous m’aviez plaint quelquefois. Je partirai puisque vous le voulez ; mais que je sache au moins que vous le voulez. Que j’entende mon arrêt de votre bouche : me refuserez-vous encore cette grâce ? Je pourrai bien dire si vous me l’accordez, comme le maréchal de Biron lorsqu’on lui annonça que le roi permettait qu’il fût exécuté dans l’intérieur de la Bastille, quelle grâce !… mais n’importe, que je sache,