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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 3.djvu/88

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résolutions tournèrent contre moi. Le Chevalier de *** était voisin de la terre que j’habitais l’été ; il aimait la chasse, et mon mari portait ce goût jusqu’à la passion ; le Chevalier lui devint d’autant plus nécessaire, que sa société était moins nombreuse, et bientôt il se forma une liaison intime entre eux. Le Chevalier passait souvent plusieurs jours chez moi avec sa sœur, personne aimable et spirituelle, et d’une conduite irréprochable ; elle aimait passionnément son frère et me parlait souvent de ses bonnes qualités, et de la différence qui était entre lui et les jeunes gens de son âge ; plus je le voyais et plus je trouvais qu’elle avait raison, et qu’il méritait d’en être distingué. Les éloges qu’elle me faisait de la sensibilité de son cœur, de la délicatesse de ses sentimens, le bonheur qu’elle trouvait à être aimée