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Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/156

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découvrir concernant la femme, charmante et distinguée sans doute, qui se dissimule sous cette mystérieuse initiale. Je citerai encore en entier cette petite pièce, que quelques gaucheries n’empêchent pas d’être exquise :

Adieu ! l’été s’envole, et l’hiver nous rappelle.
Adieu ! tout un grand mois s’est enfui comme un jour,
Mais nous en garderons le souvenir fidèle ;
xxxxxGardez-le, vous, à votre tour.

Que de fois, loin de vous, nous causerons encore
De ces instants charmants, trop vite disparus,
Fleurs d’automne, mon Dieu, qu’un matin vit éclore,
xxxxxEt que le soir ne trouva plus !…

Que de fois, entre nous, nous redirons nos courses,
Nos ébats dans les prés, nos visites aux sources,
Nos champêtres festins à l’ombre d’un noyer,
xxxxxNos jeux auprès d’un doux foyer !

Mais que de fois, surtout, dans notre solitude,
Nous nous rappellerons avec un tendre orgueil,
La bonté sans apprêts, la grâce sans étude
xxxxxDe votre généreux accueil !

Peut-être, au même instant, si quelque écho s’éveille,
Par un retour subit vers un passé si doux,
Vous direz, à voix basse, en y prêtant l’oreille :
xxxxxÉcoutez ! ils parlent de nous.

Nous aussi nous croirons, par un retour semblable,
Entendre votre voix et distinguer vos pas,
Et votre esprit viendra s’asseoir à notre table,
xxxxxEt causer avec nous tout bas.