Aller au contenu

Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se trouvait libre : il accepta et, cette fois, tint parole.

M. Oscar Grojean a consacré au séjour de Sainte-Beuve à Liège une étude richement documentée[1]. Des lettres inédites, échangées entre Weustenraad et Rogier, me permettent cependant de compléter et de rectifier, sur des points secondaires, il est vrai, ce savant travail.

La nomination de Sainte-Beuve fut généralement mal accueillie en Belgique. « Aussitôt, dit M. Grojean, la presse commença contre Sainte-Beuve une ardente campagne. L’Indépendance, journal officieux du ministère, est à peu près le seul à le défendre, avec le Journal de Liège… L’Émancipation, la Nation, l’Observateur, journaux bruxellois, le Messager de Gand, le Journal du Commerce, d’Anvers, le Journal de Charleroi désapprouvent la nomination. La Gazette de Liège la critique. Le Libéral liégeois et la Tribune de Liège l’attaquent avec violence… »

Quelle fut l’attitude des candidats évincés ? J’ignore comment se comporta Van Hulst ; quant à Wacken, il laissa paraître son dépit dans deux articles très violents de la Revue de Belgique. Il y reproduisait l’article des Guêpes d’Alphonse Karr qui, en 1845, avait fait connaître au public ce trop fameux Livre d’amour où Sainte-Beuve célébrait, en vers médiocres, sa liaison avec madame Hugo, assez clairement désignée

  1. Sainte-Beuve à Liège, par O. Grojean. Bruxelles. Misch et Thron édit.