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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/106

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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

vent se combiner directement pour fournir de l’acide nitrique. Cette explication est inadmissible, car la terre ne condense pas l’air, et la nitrification ne peut s’y développer qu’à partir d’azote déjà combiné.

D’autres savants, ayant remarqué qu’il se forme toujours de petites quantités de produits nitrés, quand on brûle de l’hydrogène, du charbon, des matières organiques, supposèrent qu’il peut en être de même dans le cas des combustions lentes effectuées à la température ordinaire, et un travail tout récent de M. Berthelot, paraît leur donner raison dans une certaine mesure. S’il en est ainsi, la combustion lente de l’humus peut être accompagnée de la fixation d’une certaine dose d’azote atmosphérique. Mais il est visible que cette dose doit être minime par rapport à la quantité de matière humique détruite, et inférieure même à l’azote perdu par le fait de cette destruction.

Les expériences de Boussingault, puis celles de M. Schlœsing, renversèrent ces hypothèses, et établirent cette opinion, que l’azote atmosphérique ne peut pas se fixer sur la terre végétale, non plus que sur les plantes.

Cependant, il y a une dizaine d’années, MM. Déhérain et Maquenne conclurent de diverses expériences indirectes, que la matière organique du sol est capable d’absorber l’azote gazeux de l’air, pour former des produits organiques azotés. Mais l’opinion n’accepta pas ces conclusions, appuyées sur des démonstrations qui paraissaient insuffisantes.

En 1887, M. Berthelot, qui avait entrepris dans la station agricole de Meudon, une série très étendue d’expériences sur la chimie végétale, a été amené à conclure à la réalité de la fixation d’azote sur la terre arable. À ces résultats positifs, M. Schlœsing a opposé des expériences personnelles négatives. D’autre part, MM. A. Gautier et Drouin ont exécuté d’au-