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Page:Sabatier - Leçons élémentaires de chimie agricole.djvu/140

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CHAPITRE VIII.

FERTILITÉ NATURELLE DE LA TERRE


La fertilité parfaite serait celle d’un sol qui pourrait, sans recevoir aucun engrais, fournir une longue série de récoltes abondantes. C’est là une conception presque hypothétique. La fécondité absolue n’est jamais atteinte d’une manière complète ; c’est tout au plus si quelques terres privilégiées paraissent en approcher : telles sont les fameuses terres noires de Russie, tels sont certains sols de l’Amérique du Sud, observés par M. Boussingault.

Conditions de la fertilité. — Cette fertilité idéale ne pourrait se rencontrer que dans une terre réunissant toutes les qualités physiques et chimiques dont nous avons reconnu l’utilité, et pouvant conserver ces qualités pendant de longues années.

Il faut pour cela que la terre soit et demeure favorable à la végétation des diverses cultures. Le développement du système radiculaire doit être facile, ce qui exige que le sol soit profond et toujours bien ameubli. La respiration des racines doit être assurée par une pénétration suffisante de l’air au travers des couches de terre, ce qui réclame une perméabilité durable. L’alimentation en eau demande que le sol soit maintenu dans un état convenable d’humidité, qui ne saurait être excessive sans s’opposer à l’accès de l’air. Toutes ces conditions réclament la bonne constitution de la terre végétale, qui doit être formée par une