Aller au contenu

Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
de voyage.

22 juin 1852.
Poulo-Pinang.

« Le lendemain, nous nous rendons à terre avec le capitaine. — Pinang est construit sur les bords d’une jolie rivière ; en y arrivant, on tourne un coude et l’on se trouve tout-à-coup en face d’un délicieux tableau. Les eaux de la rivière sont calmes et transparentes ; à droite, ses bords sont assez escarpés, mais tellement couverts d’arbres de toute espèce, enveloppés de lianes, tellement fourrés, que le regard ne peut pénétrer à travers cette masse de végétation. C’est un immense rideau de feuillage d’une richesse de ton, d’une variété de découpures dont rien n’approche. L’autre rive, plus unie, est parsemée d’habitations au milieu de jardins et de palmiers élancés, d’où s’exhalent des parfums délicieux et pénétrants. Tout cela est pêle-mêle et d’un charmant effet ; c’est un beau désordre, tel que l’art n’en produira jamais, car quoiqu’on puisse faire la nature l’emportera toujours.

« Les maisons de campagnes sont construites en bois avec de beaux varandahs à la manière malaise et n’ont rien qui les distingue, si ce n’est leurs grandes dimensions. L’intérieur de ces habitations est décoré avec luxe et on y trouve tout le confort désirable. — De belles et larges routes traversent en tous sens la portion du territoire soumise aux Anglais ; elles sont bordées d’arbres touffus et de buissons en fleurs. » —

Juillet 1852.

D’après l’ordre des dates du journal du jeune navigateur, il paraîtrait que l’Arche d’Alliance fit un assez long séjour à Poulo-