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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/115

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MARGUERITE LAMBRUN

dain. La reine en personne se trouvait au milieu des pages, mortellement effrayés.

Elisabeth n’avait jamais été belle. En revanche, elle avait gardé son charme jusque dans l’âge mûr. Son visage affiné et transparent, possédait encore ce teint fameux, éclatant de blancheur, dont elle était si fière, et sur lequel se détachaient avec éclat ses lèvres rouges, ses yeux vifs et sa chevelure d’or roux. La majesté de sa taille, élancée et souple, était rehaussée par une longue traîne bordée d’or et une tunique de velours cramoisi, bordée d’hermine.

— Que se passe-t-il ? répéta-t-elle, et sa voix prit un accent tranchant. Sparte s’inclina profondément.

— Ces nobles seigneurs, dit-il en lançant un regard railleur à ses persécuteurs, me prennent à parti, bien que je ne leur aie fait aucun tort. Ils n’ont d’autre reproche à me faire que de ne pas vouloir me mêler à leurs grossières plaisanteries. Tout à l’heure ils m’ont attaqué par surprise, comme des brigands.

— Nous ne sommes pas des brigands, protestèrent plusieurs voix.

— Ce sont des brigands, reprit Sparte en s’adres-