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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/137

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MARGUERITE LAMBRUN

il s’agenouilla devant sa couche, au-dessus de laquelle pendait une pauvre croix de buis, et pria longuement. Lorsqu’il se releva, ses yeux étaient remplis de larmes.

— Il le faut, murmura-t-il, il le faut. Le ciel a mon serment et les morts m’appellent. J’irai les rejoindre bientôt… bientôt.

Le page marcha encore de long en large pendant quelque temps, s’assura que la porte était bien fermée, se dévêtit et se jeta sur son lit.

Des images multiples et changeantes passèrent devant son âme, d’abord éveillée, puis en rêve.

Enfin, un calme et profond sommeil enchaîna ses sens, mais pas pour longtemps. Quelques coups, frappés avec persistance, le réveillèrent. Ils se dressa.

— Qui est là ? demanda-t-il.

— Moi.

— Qui cela, moi ?

— Trafford.

— Que veux-tu à cette heure ? demanda Sparte qui, en entendant ce nom, s’était mis à trembler.

— Ouvre, supplia le jeune homme.

— Je ne puis pas.

— Tu ne veux pas, parce que tu me hais.