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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/212

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L’AMOUR CRUEL

— C’est pourtant pour cette affaire que je suis ici.

— Oui, je sais tout ce que vous pourriez me dire. Malheureusement, je ne suis pas à même… mais que vous êtes belle !…

Il se rapprocha de Lidwine, à qui le sang monta aux joues.

— Je n’ai donc plus rien à faire ici, fit-elle froidement et se leva.

— … et que vous êtes jeune ! continua le staroste en saisissant sa main, beaucoup trop jeune pour le vieux, je parle d’Hemelnizki.

— C’est de tout mon cœur que je suis l’épouse d’Hemelnizki, s’écria la jeune femme en s’enflammant de colère, et je l’aime précisément parce que c’est un homme et pas un jeune freluquet… excusez-moi…

Elle se dirigea vers la porte.

— Restez, implora le staroste. Je suis prêt à traiter avec vous, à de certaines conditions, mais rien qu’avec vous. La question, pourtant, ne sera pas si facile à résoudre ; il faudra plus que quelques heures et même que quelques jours, et j’espère qu’en vue de la solution désirée, vous daignerez, pour ce temps, accepter l’hospitalité chez moi.