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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/213

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HEMELNIZKI LE COSAQUE

La jeune femme le foudroya d’un regard chargé du plus noble ressentiment féminin, et avant que le staroste se fût rendu compte de ce qui se passait, elle était descendue les marches du perron et montée dans son traîneau, qui disparut.

La même nuit, Hemelin fut attaqué par le staroste et par ses gens. La jeune femme sans défense, fut arrachée de son lit, bâillonnée, enveloppée de fourrures et jetée sur un traîneau, qui repartit en emportant le royal butin. Ce n’est qu’après le départ des ravisseurs, que Jan, rassemblant ses cosaques dispersés, découvrit la cause de l’attaque, l’enlèvement de Lidwine.

Il poursuivit les nobles brigands sans parvenir à les joindre. Arrivé à Tschérin, il en trouva les portes closes et dut s’en retourner, le désespoir au cœur.

De retour à Hemelin, il arma tout le peuple, en vue d’attaquer le staroste.

C’est au milieu de ces préparatifs, que Bogdan Hemelnizki le surprit.

Jan lui fit part du rapt, en versant des larmes, et le supplia d’en tirer une vengeance éclatante. Hemelnizki cacha dans ses mains son visage pâle et crispé ; puis il dit :

— Ne me parle pas de vengeance. En répondant