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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/227

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HEMELNIZKI LE COSAQUE

— Cela signifie, reprit le staroste, que Lidwine ne songe pas le moins du monde à retourner au potage de gruau de Hemelin.

Les assistants éclatèrent en un rire insultant.

— Misérable ! cria Jan à Lidwine, et c’est pour toi que je méprise et que j’exècre autant que tout à l’heure encore je t’aimais et te vénérais, que je vais perdre la vie, fou que je suis !

Lidwine, sous l’affront ouvertement infligé, rougit de honte autant que de colère.

— Non, fit-elle d’un ton glacial, tandis que dans ses yeux s’allumait la joie de la vengeance, non, tu ne perdras pas la vie. Mais tu goûteras du fouet et je compterai les coups jusqu’à cent.

— Parfait ! cria le staroste. Oui, il sera fouetté, et cela sur-le-champ.

Sur son ordre, les Cosaques prisonniers au nombre de vingt-deux, furent attachés aux arbres qui entouraient le palais. Un poteau fut dressé au milieu, et Jan, dénudé jusqu’aux hanches, dut, comme un vulgaire criminel, subir le fouet des mains du bourreau, en présence des gentilshommes polonais formant cercle autour de lui, des dames nobles occupant les fenêtres du palais, et de Li-