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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/239

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HEMELNIZKI LE COSAQUE

totalement dépourvu de canons. Il s’agissait donc, pour lui, de s’exposer le moins possible au feu des batteries polonaises, et de s’emparer dès la première rencontre et grâce à un mouvement tournant, de l’artillerie ennemie.

Pour se faciliter cette tâche, il plaça les Tartares, dont la pusillanimité lui était connue, au centre, et les chargea, au grand mécontentement des Cosaques, de l’honneur de la première attaque. Il était assuré qu’à la première décharge des canons, ils prendraient la fuite, et certain aussi que, dans la fougue de la poursuite, les Polonais, dont le manque de discipline était également avéré, emportés par le succès, se laisseraient entraîner à leur suite, s’engageant entre les ailes de son armée formées par les Cosaques dont il était sûr.

Les Polonais avaient établi leurs canons sur une petite colline, devant celle-ci, leur infanterie, des deux côtés, la cavalerie.

Au moment où ils commençaient à faire avancer leurs lignes, Hemelnizki donna le signal de l’attaque.

Les Cosaques avancèrent au petit trot, les Tartares, au galop, lequel se transforma bientôt en