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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/296

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L’AMOUR CRUEL

Un soldat de la garde entra.

— Les hommes de Podolie demandent que ceux de Kiew les portent sur leurs bras jusqu’au palais.

— C’est leur droit, dit Olga. Ils sont les vainqueurs, et vous, les vaincus. Faites ce qu’ils désirent.

En conséquence, les habitants de Kiew, obéissant aux ordres de leur princesse, portèrent les Dérewlans sur leurs bras, jusque dans le château où Olga les reçut, assise sur son trône d’or, et écouta leur demande avec un sourire mauvais. Puis elle les convia à un grand festin.

Dans la salle même où avait été célébré le festin mortuaire du czar assassiné, la table était dressée. Tout en haut, la princesse ; les boyards de Podolie et ceux de Kiew, en longues files à ses côtés. Ces derniers ayant déposé leurs armes à la porte, les étrangers suivirent leur exemple. Olga prit une coupe pleine de vin précieux et la vida en l’honneur de ses hôtes.

C’était le signal convenu : de tous côtés, les gardes du corps et les gens de sa suite pénétrèrent dans la salle, les Podoliens sans défense furent, en un clin d’œil, saisis et garrottés.