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Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/48

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L’AMOUR CRUEL

— Qu’as-tu ?

— Rien.

Pendant un instant, ses yeux demeurèrent fixes et perdus. Puis, secouant la tête :

— Rien, répéta-t-elle. Le soleil salue en moi la Souveraine. Wladimir, mon esclave, à genoux !

Le czar obéit.

— Baise-moi le pied.

Elle lui tendit son pied nu, aux formes pures et blanc comme le marbre. Le czar en extase y pressa ses lèvres humides.

— Maintenant, aide-moi à m’habiller.

Le czar se leva.

— Je veux paraître en reine, commanda-t-elle, vêtue d’hermine.

— Tout est prêt.

Il sortit de la chambre et revint, portant les vêtements sur son bras. Il mit un genou en terre, Narda posa sur l’autre son pied qu’il chaussa de bottines en cuir de Russie, brodées de pierreries. Puis elle descendit de sa couche, et, avec l’aide du czar qui lui couvrait les seins, les bras, la nuque, les épaules, de baisers enflammés, acheva sa toilette.

Bientôt elle se trouva tout habillée devant lui.