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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/168

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bonheur et la tranquillité chez Isabeau ; parce que la vertu, la religion n’en sortirent jamais. Et elles se sont rejetées dans les bras l’une de l’autre, et leurs larmes ont encore arrosé leurs seins.

Madame de Blamont craignant qu’un attendrissement trop prolongé ne nuisit à sa chère malade, a fait monter le curé ; il s’est approché du lit de Sophie, et l’a parfaitement reconnue. Celle-ci lui a demandé sa bénédiction ; elle lui a fait les excuses les plus sincères de la mauvaise conduite qu’elle a eue depuis qu’on l’avait enlevée. — Une des choses qui lui avait toujours laissé le plus de remords, a-t-elle dit, était d’avoir été arrachée, d’auprès de son pasteur, sans avoir rempli les devoirs de sa religion. On a pu négliger ces devoirs, a dit ici le curé, avec la plus grande surprise ? — Ah ! monsieur, a dit madame de Senneval, des libertins, au sein du vice, pensent-ils encore à la religion ? — Ce sera le premier soin qu’elle remplira, dès que sa santé va le lui permettre, a dit madame