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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/174

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qui prête un incroyable agrément à tout ce que sa belle ame lui inspire.

On a dressé un acte de ce qui s’était passé. Madame de Blamont voulait retenir ses hôtes ; mais le ménage de l’un, les soins religieux de l’autre, se sont opposés aux desseins qu’eux mêmes aurait eu de rester, et ils sont reparti dans la même voiture.

Eh bien Valcour ! lequel, à ton avis, doit jouir du calme le plus pur, — doit passer des nuits plus sereines, ou du scélérat qui a déshonoré, maltraité, cette pauvre fille, ou de l’être honnête et sensible qui se délecte à réparer, si généreusement, tous ses maux ? Qu’ils viennent ? qu’ils paraissent ces apôtres de l’indécence et du vice, qui légitiment toutes les erreurs, qui les trouvent toutes dans la nature, parce qu’ils la croyent aussi corrompue que leurs ames ? qui se trouvent mieux de méconnaître les plus saints organes de cette loi sacrée, que d’être contraints à se mépriser eux-mêmes ; qui préfèrent de ne