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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/175

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trouver du crime à rien, à être obligés de frémir à l’aspect de ceux dont ils se souillent ; qui n’achètent, en un mot, leur ténébreuse tranquillité qu’en étouffant tous leurs remords… ; qu’ils viennent, dis-je, qu’ils viennent, et qu’ils prononcent ? maîtres de se choisir un caractère, qu’ils balancent, s’ils l’osent, entre celui de la respectable protectrice de Sophie, et celui de son persécuteur.

Les dépositions d’Isabeau ne nous ont d’ailleurs appris rien de bien particulier ; Sophie paraissait âgée de trois semaines quand M. Delcourt arriva de Paris, l’ayant dans une barcelonette sur le devant de sa voiture : il descendit à l’auberge de Berceuil, et demanda une nourrice, on lui fit venir Isabeau ; il promit une pension qui augmenterait avec l’âge de l’enfant ; il convint qu’on lui apprendrait à lire, à écrire, à coudre ; qu’elle n’aurait point d’autre nom que celui de Sophie, et que quand il n’apporterait pas, lui-même l’argent de la pension, il le ferait tenir sû-