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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/191

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sionné, et qui regarde comme une faveur les soins que vous accordés à votre conservation ; ne me refusez pas au moins celle-là, puisque celle de vous voir m’est enlevée… vous voir ! Aline… Ah ! comme ce désir est impérieux en moi, quand une vertu de plus vient vous rendre encore plus digne d’être révérée… Elle vous aime cette Sophie… eh ! qui pourrait tenir à l’empire universel que vous exercez sur les cœurs ? Le besoin de vous adorer se fait sentir dès qu’on vous voit, et il faut cesser d’être, ou céder au culte qui vous est dû ; il n’y a donc que moi qui suis privé de vous le rendre… moi qui oserais m’en croire si digne ! si l’encens s’appréciait à la délicatesse du cœur qui veut l’offrir. Il me semble que je vois Aline… ses belles joues mouillées de larmes, aidant les pas de sa mère effrayée, et tenant près de son sein ce petit être, dont les cris déchirans pénètrent son ame et l’attendrissent… je la suis près du lit de Sophie, jalouse des soins que l’on a d’elle, désirant les lui