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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/190

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LETTRE XX.


Valcour à Aline.


Paris, ce 8 septembre.



Que j’aurais désiré encore un mot d’Aline, dans cette dernière lettre de mon ami ; s’il m’en coûte pour être séparé de vous dans tous les tems, combien cette absence ne devient-elle pas plus cruelle, quand elle me prive du spectacle de votre ame exerçant des vertus. Les procédés de votre adorable mère m’ont fait verser des larmes… Ah ! combien sont douces celles que la pitié fait répandre. Je crains fort que cette petite malheureuse, au sort de laquelle il est impossible de ne pas s’intéresser, ne vous tienne par des liens plus étroits qu’on ne l’imagine ; votre tendresse en redoublera, je vous connais ; mais que ces soins ne prennent pas sur votre santé, je vous en conjure, Aline, songez que vous vous devez à l’amant le plus pas-