Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/218

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des nouvelles, un excellent souper, et des lits. De notre part, le billet que nous t’écrivîmes, des craintes et point de sommeil… La vertu se tourmente et s’agite où le vice repose en sûreté.

Le 15, au matin, le président mena son ami chez Aline, elle s’était levée de très-bonne heure pour venir glisser sous ma porte, ainsi que nous en étions convenus la veille, le billet où j’écrivis un mot ; mais elle s’était recouchée. Extrêmement surprise d’une visite si matinale, elle répondit à son père, (qui s’informait s’il était jour) qu’elle était désespérée de ne pouvoir lui ouvrir ; qu’elle allait sonner, mais qu’on n’était pas encore entré chez elle. Le président, peu scrupuleux, insista… : quand il s’agit de recevoir un père et un époux, dit-il à travers la porte, on ne doit pas y regarder de si près : ouvrez, Aline, et n’ayez nulle crainte. — En vérité je ne le puis, je suis au lit, — qu’importe, il faut ouvrir, ma fille, ou je me fâcherai. — Mais la prudente Aline ne put