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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/220

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L’ambassadrice était jolie, bien blanche, des yeux très-vifs, nouvelle dans la maison, et envoyée là parce que ce fut la première qui se présenta. Le président la saisit par la main, et comme la porte de la chambre qu’il venait d’occuper se trouvait ouverte et peu éloignée, il y pousse cette fille, suivi de d’Olbourg, et se prépare à s’y enfermer ; quand la fringante soubrette, devinant le motif, se dégage, s’esquive et revient trouver sa maîtresse ; elle fut bientôt suivie de ses deux assaillants ; ils avaient cru sage de paraître aussi tôt, afin que les sujets de plainte de celle qui leur échappait, ne passassent plus que pour des plaisanteries.

Les ennemis débusqués, Aline était remontée dans sa chambre ; moyennant quoi ces messieurs ne trouvèrent que la présidente. — Vos femmes sont des Lucrèces, madame, dit Blamont en entrant, en vérité ce sont des vertus romaines, j’imaginais… Vous savez que je me gêne peu sur ces fadaises-là ; quand, à tous les risques