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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/221

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de l’ennui de la campagne, on hasarde de sortir un ami de la ville, il faut bien le dissiper… Depuis quand avez-vous cette fière vestale ?… (et elle était là). — Elle est bien… quel âge avez-vous, mademoiselle ? — Dix-neuf ans monsieur. — Pas mal en vérité ; j’aime ses yeux, ils disent toutes sortes de choses, — et madame de Blamont confuse. — Sortez, sortez, Augustine, ne voyez-vous pas bien que monsieur se moque de vous. — Mais, madame, vous êtes d’une rigueur… il semblerait que ce fut un crime, que l’hommage rendu à la beauté. — Ce n’est pas être difficile… Eh bien ! vous ne vous asseyez pas ?… ma fille va descendre… vous l’avez réveillée… vous lui avez fait une peur !… elle était accourue vers moi… J’ai ri de ses craintes et l’ai renvoyée s’habiller… — s’habiller ?… quelle extravagance : est-ce qu’on s’habille pour un père ?… est-ce qu’on se gêne à la campagne ? — L’honnêteté est de mode par tout. — Madame a raison, dit d’Olbourg… pardon madame ; mais si j’en croyais mon-