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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/227

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fille, et qu’à la place de madame de Blamont je ne le souffrirais sûrement pas. — Depuis vingt ans, madame, a répondu le président avec aigreur, madame de Blamont fait ce que je veux ; je prononce, et elle me satisfait ; elle se sent aussi bien de cette condescendance, qu’elle se trouverait peut-être mal du procédé contraire. Je ne me suis jamais informé de ce que monsieur de Senneval faisait chez vous ; trouvez bon, madame, que je prie sa respectable épouse de ne se mêler en rien de ce qui se passe chez moi. Madame de Senneval, qui, comme tu sais, n’est ni très-douce, ni très-endurante, a voulu répliquer ; mais madame de Blamont prévoyant une scène, qu’elle voulait empêcher, a dit, en sonnant les gens, qu’on vînt éclairer : Aline, vous entendez les ordres de votre père, attendez-le demain matin, levée dans votre chambre à l’heure où il lui plaira d’y passer.

Dès huit heures du matin, le 16, les deux amis se sont en effet présentés à la