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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/280

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clamer, l’enlever à madame de Kerneuil, auprès de laquelle elle est sans doute fort heureuse, et cela pour la rendre à un père qui dès le berceau avait conspiré contr’elle ; serait-ce travailler à sa félicité ? Madame de Blamont doit, ce me semble, s’informer seulement du sort de cette fille, et si ce sort est tel qu’il doit l’être, cette jeune personne, appartenant à une femme titrée, établie dans la capitale d’une grande province, il faut l’en laisser jouir. Quelque sacrifice qu’il en coûte au cœur de notre amie, parce qu’en plaidant elle gagnerait sans doute ; mais toute riche qu’elle est, donnerait-elle à cette cadette le sort qu’elle lui ferait perdre en qualité d’héritière unique de la maison de Kerneuil, titre certifié par Claudine… Non, en vérité, elle ne la dédommagerait point. Qu’elle combine donc et agisse d’après cela, ayant toujours devant les yeux le danger extrême de remettre cette fille entre les mains de son mari : pèse ces raisons, Déterville. Je sens bien qu’il y a