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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/90

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qui nous accompagne, et en vérité à la manière dont nous nous égarons, je ne doute pas qu’incessamment les aventures que nous prétendons chercher, ne nous arrivent.

Madame de Senneval qu’on prendrait bien plutôt pour la sœur aînée d’Eugénie, que pour sa mère appelle cela des imprudences, et madame de Blamont, ma chère et délicieuse maman, plus folle qu’aucune de nous, assure gravement que ce qui peut nous arriver de pis, est de rencontrer quelques chevaliers de la table ronde, cherchant des lauriers dans les Gaules, Gauvain, le sénéchal Queux, ou le brave Lancelot du Lac ; ces honnêtes gens, protecteurs-nés du sexe, n’ont jamais fait de mal aux femmes, et que par conséquent nous sommes en sûreté.

On revient dès que le jour baisse ; on se jette sur des canapés, rendus, comme vous l’imaginez bien, et l’on sert des fruits, des glaces, des sirops ou quelques vins d’Espagne et des biscuits ; le léger repas pris, chacun sur son fauteuil, on commence ce qui s’appelle la soirée. Déterville ou ma mère, nos deux meilleurs lecteurs, s’emparent de quelques