Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pose. — Nous attendrons. (se levant avec fureur), vous attendrez ? Ainsi donc, monsieur, tout votre bonheur se fonde sur la fin de mon existence. — Non, il me serait doux de vous nommer mon père, il serait flatteur pour moi de tenir Aline de vos mains. (Se promenant à grands pas dans la chambre), n’y comptez jamais. — Ai-je tort en ce cas de vous assurer que nous attendrons, un malhonnête homme ne vous le dirait pas. — Mais c’est me dire clairement. — C’est vous dire qu’il ne tient qu’à vous de vous faire adorer comme un père, ou de vous faire oublier comme un ennemi. — Il seroit bien plaisant qu’un homme ne pût pas disposer de sa fille. — Il le peut sans doute, tant que ses vues s’accordent au bonheur de cette fille. — Ces restrictions sont sophistiques, les droits d’un père sur ses enfans ne le sont pas. — Il y a beaucoup de choses qui existent quoiqu’elles soient injustes. — Vous ne changeriez pas les loix. — Vous n’éteindrez pas mon amour. — J’en arrêterai les effets. — Vous vous ferez haïr