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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/99

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être votre égal. (Se jettant dans un fauteuil.) — Monsieur de Valcour votre conduite vous perd, et pour l’amour de vous-même vous devriez en changer. (M’asseyant vis-à-vis de lui) — En quoi celle que je tiens peut-elle offenser ou le public ou vous ? — C’est m’offenser que de séduire ma fille ; c’est manquer au public que de lui assigner des rendez-vous dans une église. — Votre reproche est faux dans deux points, je ne cherche pas à séduire votre fille, et je ne lui ai jamais donné de rendez-vous nulle part. Sachez d’ailleurs qu’entre une fille de son âge et un homme du mien, il n’y a d’autre séducteur que l’amour, et que si je la rencontre quelquefois dans une église, il n’y a d’autre cause que le hazard. — Avec de telles réponses on arrange tout. — Je n’en veux faire que de justes. — Eh bien ! si cela est, quels sont vos sentimens pour ma fille ? — Ceux du respect le plus profond et de l’amour le plus inviolable. — Vous ne pouvez pas l’aimer. — Quelle est la loi qui m’en empêche ? — Ma volonté qui s’y op-