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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/120

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cœur, m’apprend que vous avez daigné pleurer sur mes maux ; j’ose vous les confier encore, j’ose encore implorer votre protection, je suis menacée de plus grandes infortunes que celles que je viens de soutenir ; oh ! madame, daignez m’y soustraire. Je ne vous demande plus les mêmes bontés, je sais qu’elles vous sont impossibles ; mais tâchez seulement, je vous conjure, de me faire arracher de ces lieux, j’irai vivre ignorée dans quelque coin de la terre, où l’on n’entendra jamais parler de moi, mes malheureuses mains fourniront à ma subsistance ; je n’implore d’autres secours que la liberté de pouvoir travailler, on aura pitié de ma misère, on protégera ma jeunesse : tous les cœurs ne sont pas endurcis ; je ne demande que le fruit de mon travail, je le mériterai par ma conduite et mon activité ; mais passons aux détails madame, puisque vous me permettez de vous les faire[1].

  1. Nous prévenons nos lecteurs que la décence nous a contraints à élaguer beaucoup