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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/122

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êtes bien convaincue, j’espère, que je ne viens ici que pour vous la faire pleurer ; mais avant tout écoutez-moi, et que la vérité guide vos réponses.

Quels motifs ont pu vous déterminer à aller chercher la maison de ma femme pour azyle ? — Le hazard, monsieur, soyez-en bien sûr, est la seule cause de cet événement ; je fuyais vers Bercueil ; chassée par votre ami, j’allais implorer le secours de la femme qui m’avait élevée ; madame de Blamont m’a trouvée dans le bois, et m’a conduite dans son château, sans que je susse que j’étais chez quelqu’un qui vous tint par de tels nœuds. — Mais vous lui avez raconté tout ce qui se passait chez mon ami et chez moi ? — Ignorant à qui je parlais. — Vous ne le deviez dans aucun cas. — Après la manière cruelle dont on m’avait chassée, je m’étais cru permis de me plaindre. — Vous méritiez le traitement que vous avez reçu. — Non, monsieur. — Vous êtes une impudente et vous avez trahi mon ami. — Par quel serment faut-il vous protester le con-