Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/139

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valets, qui ne doit pas avoir un plus grand degré de réalité que ce qu’on lui prouve. Un honnête homme se rappelant ici les indignités dont un moment de fureur lui aurait fait accabler cette malheureuse, — se voyant convaincu qu’elle est sa fille, en serait mort de regret et de douleur ; — le président parfaitement tranquille dans le mal… Le président qui ne désirait des informations que pour jouir de la certitude d’avoir commis ce crime… Le président, dis-je, est parti comblé, laissant éclater sur ses traits cette joie maligne qu’imprime chez les scélérats, la conviction de leur atrocité. J’ai rendu mille graces au curé de nous avoir aussi bien servi, et nous sommes convenus tous deux, qu’il l’avait fait sans compromettre son devoir, puisqu’il n’en a imposé sur rien, qu’il n’a fait que cacher un secret confié, et profiter des fraudes qu’on lui avait fait à lui-même.

Voilà les faits, madame, je n’ose prendre sur moi de vous renouveller le conseil d’abandonner Sophie à la providence, mon