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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/218

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temps,… c’est une plaisante idée que celle-là ! j’ai été ravi de la concevoir. — On est quelquefois bien aise de tâter jusqu’où peut aller son ame ; tu n’imaginerais pas comme je suis content de la mienne, je n’y sens plus,… sur tout ceci,… qu’une sorte d’émotion qui pourrait bien n’être pas sans plaisir… La drôle de chose que l’analyse du cœur humain ; je suis parfaitement sûr à présent, qu’on en fait tout ce qu’on veut ; facile à recevoir les impressions de la tête, il n’adopte bientôt plus que ses mouvemens, et l’on se gangrenne ainsi voluptueusement d’un bout à l’autre, sans que rien s’oppose à la circulation du venin.

Pressons-nous,… je te le dis,… tous les retards pourraient nous devenir funestes : je me méfie de la présidente, et malgré les clauses signées, je gagerais qu’elle agit sous main avec son adorable protecteur,… ce charmant comte,… Il prétendait m’étourdir l’autre jour. Rien ne m’amuse comme ces êtres débonnaires qui croient en impo-