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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/271

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que voilà du mystère… faut-il que je la perde ?… Peut-être que non, lui dis-je, mais si ce malheur vous arrivait ? — elle ne serait pas la seule victime, et j’aurais bientôt partagé son sort. — Oh ciel ! est-ce là ce que je devais attendre de tant de piété et de vertu ? Songez-vous à ce que vous vous devez à vous-même, à ce que vous devez à l’homme qui vous adore ! — Valcour ?… il est perdu pour moi… Comment pouvez-vous croire que je sois jamais à lui ? mais ne m’en parlez pas, je vous prie, le sentiment de ce que je dois à Dieu même, ne l’emporterait pas aujourd’hui sur ce qui n’appartient qu’à ma mère ; je ne veux penser qu’à elle, je ne veux m’occuper que d’elle ; il n’est pas une seule idée qui puisse combattre la sienne dans mon cœur !… Est-ce là tout ce que vous avez à me dire, ajouta-t-elle, en voulant fuir, comme si elle eût compté tous les momens qui la séparaient de l’objet de son idolâtrie… Mais la retenant par une main, et voyant qu’avec une telle ame, il valait